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DIPROS au champ N°5 : Prairie à haute valeur biologique et éléments du paysage chez Philippe

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La ferme de Philippe est située à Brunehaut, sur les plaines fertiles de l’Escaut. Elle est constituée d’un petit cheptel de Blanc bleu belges et il y cultive essentiellement du froment, du maïs fourrager, de la pomme de terre, de l’orge ainsi que de la betterave. Parmi ses prairies, deux sont gérées de manière très peu intensive, ce qui réduit sensiblement l’impact sur les eaux de surface et souterraines et stimule la présence de biodiversité.

Des fruits, des oiseaux et des insectes

Dans le fond de sa ferme se trouve un pré dédié à quelques arbres fruitiers permettant une production personnelle de pommes, de poires, de cerises, de noix et de châtaignes. La zone est fauchée ou parfois pâturée afin d’entretenir l’enherbement. Cette zone est un refuge biologique permettant à de nombreux oiseaux et insectes d’avoir le gîte et le couvert. Cette zone est classée en MAEC (MB 1b).

« Cette méthode est destinée à entretenir et à améliorer les éléments du maillage écologique dans les milieux agricoles. La préservation de ces éléments est vitale à bon nombre d’espèces animales, notamment en tant que terrain de chasse pour des prédateurs insectivores en déclin. Elle vise également à maintenir les éléments des paysages ruraux, à favoriser la biodiversité, à limiter l’érosion par l’eau et le vent mais également à préserver le patrimoine fruitier. » Source : Natagriwal

« Lorsqu’un arbre fruitier meurt, je le remplace la plupart du temps mais je laisse aussi certains vieux arbres sur pieds afin de maintenir une certaine biodiversité » nous dit Philippe.

De grands peupliers surplombent le verger créant trop d’ombrage pour les fruitiers. Ils ont été plantés afin de produire du bois mais ces arbres seront prochainement abattus afin d’aérer et d’éclairer un peu plus le verger.

Une orchidée dans le pré

Philippe a également une prairie classée à haute valeur biologique. La prairie se situe en zone humide et c’est suite à la présence signalée par le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut d’une orchidée sauvage que Philippe a classé sa prairie comme prairie à haute valeur biologique.

Cette parcelle étant éloignée de la ferme et le long d’un cours d’eau, il ne la fait plus pâturer. L’herbe y est toujours verte grâce au cours d’eau le long de la parcelle, même en période de sécheresse. Il y observe d’ailleurs souvent des faisans et des chevreuils. La première fauche se fait fin juillet et la seconde fin août ou le plus souvent début septembre. La partie la plus proche du cours d’eau est-elle gérée par le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut.

Le maintien de ce type de prairie très peu intensive est soutenu par une prime MAEC Prairie de haute valeur biologique (PHVB). « Cette mesure complète la méthode « Prairie naturelle » par son cahier des charges renforcé et adapté pour la conservation des espèces et des habitats prairiaux de grand intérêt écologique (prairies maigres de fauche, prairies humides, pelouses calcaires, prés-vergers hautes-tiges, etc) en voie de régression en Wallonie. Cette méthode vise essentiellement à préserver la biodiversité, mais aussi à protéger les sols et l’eau (eaux de surface et eaux souterraines) à travers un mode de gestion extensif. Cette gestion permet la conservation d’espèces végétales (orchidées par exemple) et animales (chauves-souris, oiseaux, papillons, etc.) protégées et caractéristiques de ces milieux. » Source : Natagriwal

La flore de la prairie de Philippe est relativement variée reprenant des apiacées tel que le fenouil, le carum ou encore l’angélique. On y trouve également d’autres espèces herbacées comme la consoude, la stellaire, le houblon, le vulpin, le bouton d’or, le rumex, le pissenlit et l’ortie. Il semblerait que le sol de la prairie se soit petit à petit un peu enrichi en azote, ce qui permet la présence de certaines plantes indicatrices tel que l’ortie ou le rumex. Afin d’enrichir la flore et donc la faune liée, le meilleur moyen est d’appauvrir le sol en exportant les fauches de la parcelle.

Exemple de prairie à haute valeur biologique  © Natagriwal

Article rédigé par Benjamin Abrassart, Chargé de projet DIPROS du CARAH A.S.B.L.

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