Parmi les missions qui leur sont formellement attribuées par le Code de l’Eau, les contrats de rivière de Wallonie sont tenus d’organiser et de tenir à jour un inventaire de terrain mettant en évidence les dégradations visuelles constatées aux cours d’eau ainsi qu’en leurs abords immédiats.
Voici un an, la Ville de Tournai, par la voie de son Conseil communal réuni en séance le 31 janvier 2022, a décidé d’adhérer au contrat de rivière du sous-bassin hydrographique de la Dendre, devenant ainsi la treizième commune membre de l’association. Pour précision, le territoire tournaisien est établi à la fois sur le bassin versant de l’Escaut-Lys, pour majeure partie, à l’ouest, et sur le bassin versant de la Dendre, à l’extrémité orientale, où sont situés principalement les villages de Barry et de Maulde et, dans une moindre mesure, les villages de Béclers, de Gaurain-Ramecroix et de Vezon.
Dès lors, afin de mener à bien les tâches réglementaires qui lui incombent, d’une part, et vu que les rivières dessinées à travers les campagnes tournaisiennes lui étaient jusqu’à présent méconnues, d’autre part, la Cellule de Coordination se charge de parcourir depuis le début de l’année, à raison d’une froide après-midi hivernale par semaine, la Dendre occidentale, le Rieu de la Motte, le Rieu de la Pâture Dupont ou encore le Rieu de Mansart, et ce, afin d’y inventorier toutes les situations réputées problématiques, appelées communément « points noirs ».
L’inventaire des points noirs
Les points noirs regroupent l’ensemble des situations problématiques constatées visuellement le long des cours d’eau, qui contribuent manifestement à en diminuer la qualité, qui menacent la faune et la flore aquatiques, ou encore qui nuisent aux utilisateurs des zones riveraines, comme les promeneurs.
Chaque point noir fait l’objet d’une fiche descriptive individuelle, en étant classé préalablement sous des thèmes prédéfinis, tels que :
- la détection d’ouvrages détériorés et/ou inadaptés ;
- la présence de déchets verts ou ménagers divers ;
- la présence d’entraves naturelles ou non ;
- l’identification de problème d’érosion de berge, due par exemple à l’accès direct du bétail au cours d’eau, du fait de l’absence de clôture ;
- la présence de plantes invasives, comme la balsamine de l’Himalaya ou le buddleia de David ;
- la présence d’animaux invasifs, comme le rat musqué ou le ragondin ;
- la détection de rejets suspects ;
- l’absence ou le non-respect du couvert végétal permanent (CVP), à savoir la bande enherbée d’une largeur de 6 mètres à maintenir de part et d’autre du cours d’eau ;
- la présence ou la trace manifeste d’intrants, comme du fumier ou des pesticides ;
- etc.
L’inventaire de terrain dresse un état des lieux des dégradations occasionnées aux cours d’eau, hiérarchise simultanément les problèmes rencontrés en fonction d’un degré de priorité ou de non-priorité, et ce, non seulement dans le but de sensibiliser les membres du contrat de rivière ainsi que tout riverain intéressé, mais aussi de sorte que soient apportées, dans un second temps, des solutions pertinentes aux points noirs identifiés.
L’état des lieux doit permettre par conséquent de définir et de mettre en œuvre, de manière concertée, entre partenaires du contrat de rivière et avec l’appui des gestionnaires de cours d’eau, des actions préventives et/ou curatives qui supprimeront définitivement les dégradations problématiques.
L’inventaire de terrain reste à ce titre un outil dont il convient de se saisir, comme base de travail, pour qu’il prenne du sens…
Les points d’intérêt ne sont pas oubliés pour autant…
L’inventaire de terrain offre également l’occasion de répertorier les points d’intérêt remarquables présents le long des cours d’eau, liés notamment au patrimoine naturel, comme la présence de sources, de mares, de roselières, de prairies humides, de ripisylves à valeur écologique élevée ou encore d’arbres isolés d’intérêt paysager à entretenir ou à préserver.
La consultation libre de l’inventaire de terrain
L’inventaire de terrain, reprenant l’ensemble des points noirs, prioritaires et non prioritaires, mais également les points d’intérêt, identifiés à l’échelle du sous-bassin hydrographique de la Dendre, est consultable librement, par toute personne intéressée, au départ l’application Fulcrum : https://www.fulcrumapp.com/, sur simple demande adressée auprès du contrat de rivière.