Pressions et usages de l’eau
Le Contrat Rivière Dendre vous présente son diagnostic de terrain…
La Directive Cadre Eau vise d’une part la protection et l’amélioration de l’environnement aquatique, et d’autre part une contribution à une utilisation durable, équilibrée et équitable des eaux. Suite à cette imposition, le Service Public de Wallonie effectue le relevé de la qualité des masses d’eau de surface et des masses d’eau souterraines. L’objectif est d’améliorer la qualité ou de la préserver, pour atteindre le “bon état”.
Qu’est-ce que le “bon état”?
Chaque sous-bassin hydrographique est divisé en masses d’eau. L’état des masses d’eau de surface (rivière) est évalué par l’état chimique (respect de normes) et l’état écologique (aspects biologique, hydromorphologique et physico-chimique). Le paramètre le plus dégradant donne l’état général. Pour les eaux souterraines, l’état est établi sur base des aspects chimiques et quantitatifs.
Etat des masses d’eau
De manière générale, le bon état écologique n’est pas atteint pour les cours d’eau du sous-bassin de la Dendre, comme en témoigne les données du SPW ci-dessous. L’état chimique n’est pas bon non plus, sauf pour la masse d’eau de la Blanche et de la Marcq I. Les 2 masses d’eau souterraines sont, elles, en bon état.
Diagnostic de terrain
Grâce à son inventaire de terrain et à sa connaissance du territoire et de ses enjeux, le Contrat Rivière Dendre a établi une liste des pressions et usages de l’eau sur le sous-bassin.
Densité de population
La densité de population moyenne par commune est de 175 habitants/km², soit un peu moins de 10 % de la population totale du District Hydrographique de l’Escaut dont la densité moyenne est de 324 hab/km². [Service Public de Wallonie, 2016] En comparaison avec d’autres sous-bassins, la répartition de la population de la Dendre est relativement homogène. Les pressions exercées par la population s’opèrent au travers des rejets directs ou indirects d’eaux usées non traitées.
Occupation du sol
Le bassin se caractérise par la prédominance de terres dédiées à l’agriculture, soit près de 80% du territoire (56% de cultures et approximativement 25% de prairies). Les pressions liées à l’agriculture sont prépondérantes.
Epuration
Afin de respecter l’environnement et de répondre à des normes de qualité, la législation actuelle impose d’épurer les eaux usées de tous les ménages wallons. Le PASH (Plan d’Assainissement par Sous-bassin Hydrographique) constitue l’outil réglementaire de planification et de mise en oeuvre de l’assainissement des eaux. Il délimite le régime d’assainissement (collectif ou autonome), les stations d’épuration à construire, les tracés des réseaux de collecteurs et d’égouts,…
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Agriculture
L’inventaire de terrain a permis de mettre en évidence que certains points noirs sont liés aux activités agricoles. Des endroits de piétinement de berges ont été relevés, ce qui engendre une déstructuration de la berge et un enrichissement en nutriments du cours d’eau. A cela s’ajoute la déstructuration des berges causées par le passage des engins ou le labour en crête de berges. Enfin, certains points d’attention concernent le non respect des zones tampons.
Tourisme
Le sous-bassin compte 79 établissements touristiques répartis en 7 catégories (campings, hôtels, attractions,…). Le total des charges polluantes (dont 37,23% sont épurées) émises par ces activités touristiques représente approximativement 14% des Equivalents Habitants cumulés du District Hydrographique International de l’Escaut (SWP, 2008).
Industries
Le pourcentage d’Unités de Charges de Pollution traité en station d’épuration est de 46,5 %, ce qui signifie que plus de la moitié des charges d’origine industrielle (en UCP) rejetées le sont directement dans les eaux de surface du bassin (SPW 2015).
Pressions hydromorphologiques
Depuis le début du 18e siècle, l’artificialisation, l’industrialisation et l’urbanisation des territoires wallons se sont souvent faits au détriment du patrimoine environnemental. Dans ce contexte, les milieux aquatiques ont payé un lourd tribut, notamment au niveau des modifications morphologiques : berges souvent très abruptes, enfoncement du lit du cours d’eau, ripisylve (végétation des berges) absente ou dégradée, diminution importante des méandres, obstacles à la libre circulation du poisson,..
Pourtant, la qualité hydromorpholgique d’un cours d’eau est un des piliers de sa qualité. Des berges douces permettent un meilleur ancrage de la végétation. Cette même végétation fourni une série d’habitats pour la faune. Le chevelu racinaire crée, lui, des zones de fraie, de repos ou de garde-manger. La variation de substrats (cailloux, vase,…) et la variation des vitesses du courant créent des habitats diversifiés, ce qui permet une biodiversité plus riche du milieu et donc un cours d’eau plus résistant aux perturbations (eaux usées, changements climatiques, espèces invasives,…).
Cependant, des efforts sont actuellement réalisés par les gestionnaires de cours d’eau pour restaurer la qualité hydromorphologique des cours d’eau.
Inondations et coulées de boue
La problématique des inondations est malheureusement récurrente dans le sous-bassin de la Dendre. Celles-ci peuvent avoir différentes origines (débordement de cours d’eau, ruissellement, reflux du réseau d’égouttage…), elles-mêmes influencées par la combinaison de multiples facteurs (l’intensité et la durée de l’évènement pluvieux, la topographie, la disposition des terrains agricoles, les cultures en place, la suppression des zones humides naturelles, l’urbanisation croissante conduisant à l’imperméabilisation des sols…).
Prises d’eau
Industrielle
Sur le bassin de la Dendre, en 2001, les prélèvements annuels en eau de surface par les industries étaient de 1.210.196 m³. Le secteur métallurgique est le principal consommateur d’eau suivi par le secteur agroalimentaire (SPW, 2005).
Agricole
Des captages d’eau directement dans les cours d’eau sont de plus en plus remarqués, et souvent en été. Or, ces dernière années, il n’est pas rare d’observer des cours d’eau à sec pendant de longs mois ou avec un niveau d’eau très bas. Le captage est alors une pression supplémentaire non négligeable. La prise d’eau est réglementée, et fait l’objet de demande d’autorisation au gestionnaire du cours d’eau le cas échéant.
Souterraine
La majeure partie des prélèvements d’eau souterraine sont utilisés pour la distribution publique. Au quotidien, il est primordial d’économiser l’eau.
Imperméabilisation des sols
Depuis de nombreuses années, de nombreuses surfaces ont été imperméabilisées : parking, allées de garage, trottoirs, construction de bâtiments,…Ces aménagements ont pour effet de diminuer les zones où l’eau de pluie peut s’infiltrer dans le sol. En parallèle, les évènements de fortes pluies se multiplient. Cette combinaison de facteurs entraine régulièrement des problèmes d’inondations dus aux ruissellements.
Diminution des zones humides
En plus des rivières, une riche variété d’habitats humides existent : mares, forêt alluviale, noue,… Naturellement, les zones humides ont tendance à se combler, laissant place petit à petit à une végétation de type forêt. D’autres zones se créent au hasard des perturbations des milieux.
Cependant, la pression humaine sur le territoire n’a eu de cesse de remblayer les zones humides, de les assécher,…pour l’habitation ou pour la culture. Et nous ne permettons plus à des zones humides de se créer naturellement. Or, ces zones sont essentielles au cycle de vie d’un grand nombre d’espèces animales et végétales : milieu de vie, de chasse, de reproduction, de boisson, de fraicheur,…
Espèces Exotiques Envahissantes
Le sous-bassin de la Dendre n’est pas épargné par les espèces exotiques envahissantes. Ces espèces (animales ou végétales) ont été introduites hors de leur aire de répartition par l’homme. Elles possèdent une grande capacité de dispersion. Elles provoquent une perte de biodiversité, mais aussi d’autres problèmes socio-économiques
Déchets
Différents types de déchets sont présents : déchet verts, inertes, toxiques,…De nombreux endroits de dépôts récurrents de tontes de pelouses et autres déchets de coupe sont répertoriés. Les tas présents sur les berges entrainent l’étouffement de la végétation et la déstructuration de la berge qui est privée de sa ripisylve. De plus, les déchets organiques provoquent un apport excessif de nutriments dans le cours d’eau. En conséquence, la concentration en oxygène dans l’eau diminue. La qualité de la rivière est alors fortement réduite, diminuant par la même occasion la biodiversité qu’elle accueille